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Série de Podcasts natifs réalisée dans le cadre du dispositif Le Sismographe à Genève. Sous une forme narrative et sonore originale, ces podcasts racontent les actions et manifestations artistiques et citoyennes du dispositif. Un partage d’expérience sensible d’expérimentation et de coopération. Le Sismographe capture les vibrations culturelles du territoire.

Lien : https://soundcloud.com/user-348503439-441744435/sets/podcasts-le-sismographe 

J’ai souhaité aborder cette production par une thématique qui fera écho au format lui même : “Faire art comme ont fait société”.

En effet, cette thématique inspirée d’un recueil relatant des réalisations du dispositif “Les nouveaux commanditaires” (Les Presses du réel – 2013), sous-tend l’ensemble de mon travail. Nombre de projets originaux mêlent l’art et des processus démocratiques, participatifs ou de coopération, toutefois ils restent peu visibles et souvent relèvent de l’utopie pour le grand public. Leurs architectures peuvent sembler également complexes mais pour développer de nouveaux modes organisationnels et qui plus est créatifs, il faut les étayer et en dessiner les contours, garants d’une œuvre réalisée pour le bien commun.

Aussi, l’enjeu ici, est la mise en lumière d’initiatives par différents prismes sensibles afin de toucher et sensibiliser les auditeur·rice·s et de leur faciliter l’accès à des processus qui paraissent complexes. Mais ces initiatives sont avant tout des aventures humaines, menées par des personnes engagées ensembles dans un mécanisme à la fois apprenant et grisant.

Schéma narratif, un pas de coté nécessaire.

La mise en récit des initiatives proposée vise à composer une littératie d’un processus de capacitation : comment un groupe de personne se rassemble autour d’une pratique artistique ou d’un idée créative pour le bien commun ? Qu’est ce qui les motive et à quel moment l’idée se transforme en projet ? Quels outils, artefacts utilisent-il·elle·s ?

Afin de présenter ses actions et répondre au mieux à ces questions,  j’utilise le schéma narratif traditionnellement usité dans les contes, non pas pour vulgariser ou simplifier le propos, mais bien pour permettre aux auditeur·rice·s de faire un pas de coté et de se laisser porter, emporter, par une histoire et un ton. 

Une autre forme de perception.

Pour mieux comprendre la démarche artistique, je dois parler de ma singularité, je suis synesthètes. Loin d’être une tare, la synesthésie est un trouble de la perception, un phénomène neurologique non pathologique, par lequel deux ou plusieurs sens sont associés. Par exemple la synesthésie dite « graphèmes-couleurs » fait que les lettres de l’alphabet (ou des nombres) sont perçues colorées. Dans d’autres types de synesthésie, tel que le mien, la musique, d’autres sons ou les nombres, jours de la semaine et mois de l’année peuvent être perçus colorés, ayant une forme particulière ou une disposition spatiale particulière. 

Cette perception singulière que je cherche à transmettre dans ces créations sonores, touche d’autres sens afin que les auditeur·rice·s puissent découvrir par différents prismes le vécu et les sensations que vivent les acteur·rice·s du sujet abordé. Une proposition immersive qui, à mon sens peut avoir un impact et susciter l’envie de découvrir, de participer et d’échanger. 

C’est également une approche artistique spontanée et intuitive. La réalisation, par ce format, laisse libre cours à ma propre perception, permettant aux auditeurs de vivre d’un coté les éléments sonores tangibles du vécu, et d’un autre ma perception sensible de ces mêmes moments. Ainsi, suivant les sensibilités et la réception sensorielle ou cognitive de chacun·e, l’appréhension du sujet en sera plus perméable et plus accessible.